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Corruption présumée au parlement européen : premières auditions à Rabat

Plusieurs responsables marocains ont été entendus au Maroc dans le cadre de l'enquête instruite en Belgique, a indiqué samedi 16 décembre, le parquet fédéral. Cette enquête intervient après le scandale de corruption présumée au Parlement européen au profit du royaume chérifien et de l'émirat du Qatar.

 

Il s'agit des premières auditions menées au Maroc dans cette instruction ouverte à l'été 2022 à Bruxelles, sur la base de rapports des services de renseignements belges.

Dans ce scandale baptisé 'Qatargate', tant Rabat que Doha ont toujours fermement nié toute corruption.


'Des enquêteurs belges se sont rendus cette semaine au Maroc, avec la juge d'instruction et un magistrat du parquet fédéral, pour des devoirs d'enquête et des auditions', a déclaré à l'AFP un porte-parole du parquet fédéral, refusant de divulguer toute précision sur les identités des personnes entendues.

Selon la chaîne RTBF et le journal Le Soir, l'une d'elles est l'ambassadeur marocain Abderrahim Atmoun.

Les policiers et magistrats belges étaient à Rabat - de mardi à jeudi, d'après Le Soir - en tant qu'observateurs pendant les auditions effectuées par des enquêteurs marocains, comme le veut la pratique dans le cadre d'une commission rogatoire internationale. 


Le nom de Abderrahim Atmoun a été évoqué devant les enquêteurs par plusieurs autres suspects depuis un an.


Ce diplomate de 68 ans, actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, est soupçonné d'avoir joué un rôle pivot dans la fraude orchestrée côté européen par Pier Antonio Panzeri.


Il aurait offert à cet ex-eurodéputé italien (2004-2019) et à son entourage argent et cadeaux pour qu'il use de son influence en faveur du Maroc dans la seule institution élue de l'UE.


L'affaire a éclaté au grand jour le 9 décembre 2022, quand des policiers belges ont saisi lors de perquisitions à Bruxelles un total de 1,5 million d'euros en espèces dans des valises ou des sacs. Une grosse partie de la somme a été retrouvée au domicile de Pier Antonio Panzeri.


A ce jour, sept personnes ont été formellement inculpées, dont trois eurodéputés socialistes - la Grecque Eva Kaili, le Belge Marc Tarabella et l'Italien Andrea Cozzolino -, ainsi que Pier Antonio Panzeri. Ce dernier a le statut de 'repenti' après avoir accepté de collaborer à l'enquête en échange d'une peine de prison limitée.


Mais les enquêteurs s'intéressent aussi à plusieurs responsables du Maroc et du Qatar, parmi lesquels le ministre qatari du Travail Ali bin Samikh al-Marri.


En mai dernier une demande d'arrestation émise à l'encontre de ce ministre qatari avait toutefois été levée par les autorités belges, afin de faciliter une négociation ardue avec Téhéran, en vue de libérer un Belge emprisonné en Iran.

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