Sanction CSSF du 28 juillet 2025 : points clés

Christophe BARDY - GRACES community
9/12/2025
Propulsé par Virginie
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Sanction administrative CSSF du 28 juillet 2025 : décryptage pour les compliance officers


Contexte et portée réglementaire

La Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) a publié une sanction administrative en date du 28 juillet 2025. Cette décision s’inscrit dans le cadre des pouvoirs de contrôle et de sanction conférés à l’autorité luxembourgeoise sur les établissements régulés et vise, comme toute mesure de ce type, à rétablir la conformité, prévenir la réitération des manquements et envoyer un signal clair au marché. Pour les compliance officers, l’analyse de cette sanction permet d’identifier les failles de contrôle interne, de gouvernance et de gestion des risques qui demeurent sous vigilance constante des autorités.


Sans préjuger des détails spécifiques non accessibles directement ici, le positionnement habituel de la CSSF en matière de sanctions couvre principalement : la gouvernance et l’« oversight » des organes dirigeants, la qualité et l’effectivité du contrôle interne, la maîtrise des risques (opérationnels, de marché, de crédit), la protection des investisseurs, l’intégrité des marchés, ainsi que la sécurité financière (LCB/FT et sanctions/embargos). Les décisions de la CSSF s’appuient sur le corpus réglementaire luxembourgeois et européen, y compris les orientations et normes des autorités européennes (ESMA, EBA) lorsque pertinentes.


Axes de manquements typiquement sanctionnés par la CSSF

Dans la jurisprudence récente des autorités européennes et de la CSSF, les manquements suivants apparaissent récurrents :

- Gouvernance et « tone from the top » insuffisant : manque d’implication du Conseil, absence de preuves de challenge effectif, reporting de conformité lacunaire.

- Contrôle interne et fonctions clés : indépendance ou ressources insuffisantes des fonctions Conformité, Gestion des risques et Audit interne ; cartographie des risques statique ; testings peu documentés.

- Intégrité des marchés et protection des investisseurs : documentation d’adéquation incomplète, dispositifs de prévention des abus de marché insuffisants (surveillance, alerting, investigations), information clients inadéquate.

- Sécurité financière (LCB/FT, sanctions) : KYC initial et continu incomplet, scénarios de monitoring inadaptés, calibrage des seuils, qualité des alertes et des investigations, filtrage des sanctions et PEP déficients, conservation des preuves et piste d’audit insuffisantes.

- Données et IT risk : qualité des données, traçabilité, gestion des accès, continuité et résilience, sécurité opérationnelle, alignement avec les attentes de l’ANSSI/ESMA/EBA lorsque applicables.

Chaque axe entraîne des exigences de remédiation documentées (plans d’actions, jalons, preuves) et, en cas de gravité, des sanctions pécuniaires, des injonctions et/ou des mesures individuelles.


Impacts pour les établissements régulés

Une sanction CSSF agit comme un catalyseur de transformation pour les dispositifs de compliance. Elle incite à :

- Rehausser le niveau d’exigence sur la gouvernance et la supervision active des fonctions clés ;

- Recalibrer la cartographie des risques et renforcer la conformité opérationnelle ;

- Documenter systématiquement les contrôles, les tests et la traçabilité des décisions ;

- Assurer l’alignement des politiques et procédures avec les pratiques de place et les orientations européennes (ESMA/EBA) publiquement disponibles.


Focus sur la remédiation : bonnes pratiques

- Programmes de remédiation pilotés par la direction : sponsor exécutif, comités de suivi, jalons mesurables, indicateurs de performance et de risque (KPI/KRI).

- Contrôles de seconde ligne renforcés : plan de contrôle basé sur les risques, testings indépendants, campagnes de revue thématiques (KYC, suitability, abus de marché).

- Données, IT et résilience : qualité des données KYC/Transactions, outillage de surveillance, piste d’audit, gestion des accès, revues périodiques.

- Formation ciblée et culture de conformité : modules role-based, cas pratiques issus des décisions publiques, exercices de crisis management.

- Evidence et auditabilité : dossiers complets, conservation des preuves, logique « explain or comply » documentée.


Lecture de la décision du 28 juillet 2025

La décision CSSF du 28 juillet 2025 constitue la source officielle pour identifier précisément la nature des manquements, l’assiette factuelle, le fondement juridique et les mesures imposées. Il est recommandé aux équipes Conformité, Risques et Audit de la lire intégralement et de conduire un gap analysis par rapport à leur organisation. En l’absence d’accès direct ici aux montants et libellés, aucun chiffre n’est repris dans cette synthèse afin d’éviter toute approximation. Les professionals devront se référer à la page officielle de la CSSF pour les éléments chiffrés et les noms des entités concernées.


Cartographie des risques et contrôle interne : points de vigilance

- Cartographie dynamique : mise à jour au moins annuelle et après tout incident substantiel ; intégration des retours d’inspection et des sanctions publiques ; hiérarchisation par appétence au risque.

- Processus KYC/KYT : complétude, vérifications documentaires, screening PEP/sanctions en temps réel, investigation des alertes avec méthodologie normalisée.

- Marchés financiers : cadre MAR/MIFID II (surveillance des abus de marché, enregistrements, best execution, suitability) ; contrôles d’alignement produit-client ; gouvernance des données de marché.

- Gouvernance : responsabilité effective des dirigeants, minutes et décisions motivées, RACI clair entre Business, Conformité, Risques et Audit.

- Audit interne : missions de vérification sur la remédiation, tests de robustesse, suivi des recommandations avec échéances et preuves de clôture.


Alignement européen et exigences de place

Les décisions CSSF s’articulent avec les orientations ESMA et EBA disponibles publiquement, notamment sur MIFID II/MiFIR, MAR, LCB/FT, gouvernance et outsourcing. L’alignement attendu inclut une compréhension claire des rôles et responsabilités, une traçabilité « end-to-end » et un dispositif de contrôle fondé sur une approche par les risques.


Gouvernance, culture de conformité et accountability

La sanction rappelle que la conformité ne peut être déléguée : le Conseil et la Direction doivent démontrer un « oversight » effectif, un challenge informé et une capacité à arbitrer les priorités de remédiation. Les formations des dirigeants, la qualité du reporting, l’activation de plans d’actions et le suivi des chantiers constituent des points majeurs d’évaluation par la CSSF.


Documentation, preuve et traçabilité

Les autorités attendent une documentation à la fois précise et opérationnelle : politiques claires, procédures applicables, contrôles documentés, registres complets, logs IT, journaux d’alertes, dossiers d’investigation. La traçabilité est déterminante pour démontrer l’effectivité du dispositif et pour résister aux revues sur pièces.


Pour aller plus loin

Consultez la publication officielle de la CSSF relative à la sanction administrative du 28 juillet 2025 pour une analyse factuelle et juridique exhaustive, y compris les montants exacts, les fondements légaux, les mesures imposées et les attentes spécifiques en remédiation.


Quelques pistes pour l’intégration opérationnelle dans votre dispositif :

- Établir un gap analysis complet à partir de la décision CSSF et cartographier les risques impactés.

- Mettre à jour le plan de contrôle fondé sur les risques et renforcer les tests d’effectivité sur LCB/FT, MAR/MIFID II et gouvernance.

- Lancer un programme de remédiation sponsorisé par la Direction avec jalons, KPI/KRI et preuves documentées.

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