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'La France bonne élève' mais pas 'immunisée contre la corruption'

L’ONG publie mardi son nouveau rapport et constate que la corruption génère plus de violences et de désordre dans le monde. La France gagne une place par rapport à l’an dernier. Transparency observe 'quelques signaux encourageants' dans la lutte contre la corruption.


'La France confirme sa place de bonne élève à l’échelle mondiale sans pour autant être immunisée contre la corruption', écrit Transparency international dans son nouveau rapport publié mardi. Comme chaque année, l’ONG dévoile son indice de perception de la corruption. L'Hexagone se classe à la 21ème place, derrière le Japon et le Royaume-Uni. Si l’ONG reconnaît les avancées françaises en matière de transparence dans la classe politique, avec les révélations d’affaires comme celle liée au cabinet de conseils Mc Kinsey, elle juge les efforts insuffisants.


Le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande en tête


L’indice de Transparency note 180 pays et territoires du monde entier en fonction de leur niveau de perception de la corruption dans le secteur public, explique Transparency international. 100 est la meilleure note possible, 0 la moins bonne. On considère qu’un pays obtenant un score inférieur à 50 est confronté à un niveau de corruption endémique.


Le Danemark (90), la Finlande et la Nouvelle-Zélande (87) trustent le podium, grâce à des 'institutions démocratiques solides et le respect des droits de l’homme'. À l’inverse, le Soudan du Sud (13), la Syrie (13) et la Somalie (12) sont les trois derniers. Leurs points communs : tous sont plongés dans des conflits qui durent. Selon l’ONG, '95% des pays ont fait peu ou pas de progrès depuis 2017'. Par exemple, le Qatar, le Guatemala et le Royaume-Uni, accusent des scores historiquement bas, constate l’ONG.



La France mieux classée


La France a gagné une place par rapport à l’an dernier, avec un score de 72 sur 100. 'La France s’inscrit dans la dynamique globale de faible et lente progression dans la lutte contre la corruption', analyse l’ONG, qui observe 'quelques signaux encourageants'. Elle rappelle les révélations de 'l’affaire Mc Kinsey', sur le rôle des cabinets de conseil dans les politiques publiques et dans les élections présidentielles de 2017 et 2022.

Il y a également eu les mises en examen d’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée et d’Eric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux, pour prise illégale d’intérêt. L’ONG déplore leur maintien en fonction. Le secrétaire d’Etat Alain Griset a aussi été condamné à un an de prison, pour 'abus de confiance'. Il n’avait pas déclaré une partie de son patrimoine.


Pas assez de magistrats au Parquet national financier


En revanche, l’ONG regrette le manque d’intérêt porté par le gouvernement et la classe politique française : 'La question de la corruption et de la probité a été singulièrement absente de la campagne présidentielle 2022.' Pour Transparency international, 'la lutte contre la corruption n’apparaît que comme une préoccupation très secondaire de l’exécutif.' Celui-ci tarde, note l’ONG, 'à prendre le tournant déontologique'. Pour preuve : les déclarations d’intérêts et de patrimoine incomplètes de membres de gouvernement.


Le rapport pointe aussi le manque de magistrats au Parquet national financier, qualifié dans le rapport de 'sous doté', avec 'seulement 18 procureurs pour gérer 700 dossiers'. Le projet de réforme de la police nationale présenté par l’exécutif l’an dernier pourrait entraîner des conséquences désastreuses sur le fonctionnement et l’indépendance de la police judiciaire, estime l’ONG.


Un poste de déontologue au sein de l’exécutif


Transparency international réclame un poste de déontologue de l’exécutif, 'pour sensibiliser, et conseiller les membres de l’exécutif et uniformiser leurs pratiques préventives'. Le président de l’ONG en France avait appelé la cheffe du gouvernement à prendre cette mesure dans un tribune publiée au printemps 2022 dans Le Monde. Pour l’ONG, c’est l’un des moyens de lutter contre la corruption, et réduire la défiance vis-à-vis de la classe politique.


Selon une étude menée par la Fondation Jean Jaurès, une majorité des Français (57%) reste convaincue que 'la plupart des politiques sont corrompus''Un chiffre certes en légère baisse (il s’établissait à 62% en 2013), mais qui reste très élevé', précise le rapport.




Par Victor Vasseur

Publié le mardi 31 janvier 2023 

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