
Le 20 novembre 2025, la Commission des sanctions de la Haute Autorité de l’audit (H2A) a prononcé à l’encontre de la société Lionel Guibert une interdiction d’exercer la profession de commissaire aux comptes pour deux années et une sanction pécuniaire de 100 000 €. Elle a également prononcé à l’encontre de M. Lionel Guibert une interdiction d’exercer la profession de commissaire aux comptes pour deux années et une sanction pécuniaire de 150 000 € (décision CS 2024‑11). Conformément aux articles L. 821‑85 du code de commerce et R. 421‑1 du code de justice administrative, la décision peut faire l’objet d’un recours de pleine juridiction devant le Conseil d’État dans les deux mois de sa notification. Ces sanctions lourdes soulignent l’élévation des attentes prudentielles et déontologiques applicables aux commissaires aux comptes et appellent un renforcement des dispositifs de contrôle interne, d’indépendance et de qualité d’audit.
La H2A, autorité française de supervision de l’audit légal, dispose d’un pouvoir disciplinaire à l’égard des commissaires aux comptes et des cabinets. Dans la décision du 20 novembre 2025, la Commission des sanctions a retenu des mesures d’interdiction d’exercer de deux années ainsi que des sanctions financières distinctes : 100 000 € pour la société et 150 000 € pour la personne physique. La faculté de recours de pleine juridiction devant le Conseil d’État dans les deux mois de la notification est expressément rappelée. Ce cadre rappelle la centralité de la déontologie, de l’indépendance, de la maîtrise des risques d’audit et de la qualité des travaux.
Si la publication officielle ne détaille pas, à ce stade, l’ensemble des manquements, la sévérité des mesures (interdiction d’exercer de deux ans et sanctions pécuniaires significatives) traduit des manquements jugés substantiels par l’autorité. Pour un public de compliance officers et de responsables de l’audit interne, la décision renforce plusieurs messages : l’indépendance n’est pas négociable, la qualité d’audit doit être objectivée par des revues à froid et des contrôles qualité robustes, et la traçabilité des diligences, notamment sur les risques les plus significatifs, doit être irréprochable.
Les conséquences pratiques incluent une réévaluation des programmes de contrôle qualité (ISQM 1/2), un recalibrage des politiques d’acceptation et de maintien de mission, un rehaussement des procédures d’indépendance (y compris services non-audit et menaces d’autotutelle), et un alignement des formations obligatoires sur les risques prioritaires. La gouvernance doit démontrer la culture d’éthique et de conformité, avec des reportings réguliers au management et aux organes de surveillance sur les incidents, remédiations et actions disciplinaires internes.
La combinaison interdiction d’exercer (2 ans) et sanctions financières (100 000 € / 150 000 €) met en exergue la fonction dissuasive. Elle invite les cabinets à documenter la proportionnalité de leurs réponses internes aux écarts de conduite et de qualité, et à démontrer l’effectivité des remédiations. Le pilotage par indicateurs (KRI/KPI) qualité, les audits internes ciblés et les tests indépendants sont des leviers attendus.
La décision peut être déférée au Conseil d’État par un recours de pleine juridiction dans les deux mois. Les cabinets doivent prévoir des protocoles de gestion de crise et contentieux, incluant la conservation des pièces, l’analyse contradictoire des faits, et la mobilisation des conseils externes. La communication externe doit rester factuelle, conforme au droit et coordonnée avec les obligations professionnelles.
Les exigences françaises convergent avec les standards internationaux (ISQM 1/2, ISA), s’agissant de l’orientation par les risques, de l’indépendance, de la compétence et des contrôles qualité. Les dispositifs les plus robustes intègrent une gouvernance dédiée à la qualité, des revues indépendantes, une cartographie des risques d’audit, et un plan de remédiation suivi par des revues périodiques.
Pour les entités auditées, la décision rappelle l’importance du dialogue de qualité avec leurs commissaires aux comptes, notamment sur la matérialité, les jugements clés et les risques significatifs. Pour les autorités et le public, ces mesures visent à renforcer la confiance dans l’audit légal, pierre angulaire de l’intégrité de l’information financière.
La décision H2A du 20 novembre 2025 contre M. Lionel Guibert et la société Lionel Guibert illustre la fermeté de la supervision française en matière d’audit légal. Elle invite cabinets et professionnels à renforcer, sans délai, l’indépendance, la qualité et la traçabilité de leurs travaux, et à démontrer l’effectivité de leurs contrôles et remédiations.

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