Le droit à la portabilité des données personnelles, instauré par l'article 20 du RGPD, constitue une innovation majeure dans la protection des droits des personnes. Ce droit permet aux individus de récupérer leurs données personnelles dans un format structuré, couramment utilisé et lisible par machine, et de les transmettre à un autre responsable de traitement sans que le responsable de traitement initial ne puisse y faire obstacle.
Ce droit s'applique dans deux situations distinctes :
- Lorsque le traitement est fondé sur le consentement de la personne
- Lorsque le traitement est nécessaire à l'exécution d'un contrat
Les données concernées doivent avoir été fournies directement par la personne concernée, que ce soit de manière active (formulaire en ligne, compte utilisateur) ou passive (données d'utilisation, historique de navigation).
Pour les organisations, la mise en œuvre du droit à la portabilité nécessite plusieurs mesures concrètes :
1. Mise en place d'une procédure claire et accessible permettant aux personnes d'exercer leur droit
2. Développement d'outils techniques permettant l'export des données dans un format approprié
3. Formation des équipes en charge de traiter les demandes de portabilité
4. Documentation des processus et maintien d'un registre des demandes
Les organisations doivent répondre aux demandes dans un délai d'un mois, avec une possible extension de deux mois supplémentaires en cas de demande complexe.
La mise en œuvre technique du droit à la portabilité soulève plusieurs défis :
- Choix du format de données : privilégier des formats ouverts et largement utilisés (CSV, XML, JSON)
- Sécurisation du transfert des données
- Vérification de l'identité du demandeur
- Protection des données des tiers potentiellement incluses
Le droit à la portabilité affecte particulièrement certains secteurs :
- Services numériques et réseaux sociaux
- Services financiers et bancaires
- Fournisseurs d'énergie et de télécommunications
- Plateformes de e-commerce
- Services de streaming et de contenu numérique
• Établir une procédure formalisée de traitement des demandes de portabilité incluant les délais, les formats et les canaux de transmission
• Mettre en place des contrôles de sécurité renforcés pour la transmission des données, notamment par le chiffrement et l'authentification forte
• Développer des outils automatisés pour l'extraction et la conversion des données dans les formats requis
• Former régulièrement les équipes aux enjeux et procédures de la portabilité des données
• Documenter chaque demande de portabilité et maintenir un registre des traitements à jour
Inscrivez-vous et accèdez à l’ensemble de l’actualité GRACES.Community.